Le Pérou interdit les OGM

Après un long processus, le Pérou a finalement interdit les OGM (cultures génétiquement modifiées) pendant au moins dix ans. Les agriculteurs quechua à travers le Pérou, comme les agriculteurs de Coopain qui cultivent la graine mère de quinola, manifestent depuis des années pour faire interdire les OGM. Comme ils cultivent de petites parcelles de terre, il existe une résistance naturelle aux maladies, d'autant plus qu'ils continuent d'utiliser une grande variété de souches de cultures vivrières. Contrairement au riz où peut-être 5 variétés représentent l'essentiel de la récolte mondiale de riz, au Pérou, il existe littéralement des milliers de variétés de quinoa. Tous ont des avantages différents, que ce soit à l'altitude, au manque d'eau ou à la résistance à certains insectes. La meilleure défense contre les maladies est d'avoir un grand bassin de biodiversité, de sorte que toute mutation de la maladie n'affectera qu'une petite partie de la culture. Les OGM, quant à eux, sont généralement utilisés en monoculture. Hectare sur hectare de champ pousse avec des plantes génétiquement identiques. Malheureusement, la plupart des OGM ont été conçus pour ne pas résister à peu d'eau ou à des tiges plus fortes contre les tempêtes, mais pour résister aux pesticides et herbicides extrêmement toxiques. Par exemple, le soja qui est planté là où poussait l'Amazonie a été génétiquement modifié rien que pour cela. Sans surprise, la jungle regagnera très rapidement le territoire perdu si on le laisse faire. Pour protéger leurs cultures de soja, les agriculteurs les pulvérisent avec des produits chimiques super toxiques auxquels seul le soja génétiquement modifié peut résister. Et donc pas une seule autre espèce ou insecte ne survit. Un désert de monoculture où toute biodiversité a été anéantie. Ce soja est ensuite expédié en Europe où il est utilisé pour presque chaque morceau de viande qui se retrouve dans votre assiette. Bravo, le bon sens a prévalu sur la cupidité à court terme au Pérou.